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> Petites annonces chats : attention arnaque !

Avec l’avènement des sites de petites annonces, est apparu un nouveau phénomène dans le petit monde des animaux domestiques, et plus particulièrement des chats de race.

Force est de constater la recrudescence d’éleveurs particuliers, qui n’ont d’éleveur que le nom, et qui ne respectent aucune des règles (loi française !), en proposant à la vente des animaux élevés dans des conditions parfois lamentables, ou ne correspondant pas à ce qu’ils sont censés être.

Afin d’éviter les arnaques, voici quelques points pour détecter aisément quelles sont les petites annonces de confiance… et quelles sont celles qui ne le sont pas !

1/ Petites annonces : les obligations légales.


Le premier point à vérifier tient simplement aux obligations qu’ont les éleveurs (et plus généralement les vendeurs d’animaux, puisqu'ils sont soumis strictement à la même réglementation !) ; en effet, le code rural définit un certain nombre de points à respecter concernant la mise en vente d’animaux en général et plus particulièrement par les petites annonces :


  • Article 276-5 du Code rural : l’âge minimum légal pour la vente ou la cession de chatons ou de chiots est de 8 semaines
  • Article L214-5 du Code rural : tout animal, vendu ou donné, doit être identifié par tatouage ou puce électronique.
  • Article 276-5 du Code rural : L’appellation « de race » ne peut concerner que les animaux inscrits à un livre généalogique reconnu par le Ministère de l’Agriculture (en France, c’est le LOOF pour les chats, et le LOF pour les chiens)
  • En outre : doit figurer à minima le numéro d’identification (puce ou tatouage) de la mère, ou à défaut celui de TOUS les chatons/chiots de la portée. Les éleveurs professionnels peuvent inscrire leur n° de SIRET en lieu et place de ces numéros.
  • L’annonce doit obligatoirement mentionner le nombre d’animaux de la portée s’il s’agit d’une annonce pour plusieurs chatons/chiots. 
  • Concernant les chiens : les annonces pour les chiens d’attaques sans pedigree sont interdites.

Toute annonce ne respectant pas un ou plusieurs des points ci-dessus doit être considérée comme illégale (ce que malheureusement, les sites diffuseurs de petites annonces ne vérifient pas, faute de moyens humains)


2/ Animaux, coût et garanties : entre rêves et réalité.



Aucun se demandent pourquoi l’on trouve, au sein d’une même race de chat ou de chien, des tarifs allant du simple au triple (et parfois même plus…)

Le coût réel d’un chaton.


L’éleveur professionnel est soumis à des règles simples mais strictes concernant la vente des animaux. La première concerne simplement le fait qu’il n’a pas le droit, comme tout commerçant, de vendre sa « production » à perte (c’est interdit par la loi).

De ce fait, lorsque l’on cumule le coût moyen par chaton dans un élevage de modeste taille, on arrive très rapidement à des montants avoisinant et bien souvent dépassant allègrement les 500 € par chaton : il s’agit ici du prix de revient moyen.

Ce prix de revient inclut notamment, hors temps passé :


  • la nourriture des parents et des chatons
  • la litière pour tous les chats
  • les frais vétérinaires liés aux chatons (primo vaccination + rappels, tests de maladies réalisés par le vétérinaire sur chaque chaton, vermifuges)
  • les frais vétérinaires liés aux parents (le cas échéant, car cela va dépendre des races : dépistages sanguins ou par test ADN de diverses maladies, échographies cardiaques ou rénales, vaccination, vermifuges)
  • l’amortissement comptable des matériels utilisés au niveau de l’élevage (installations spécifiques pour les chats, matériel médical pour la mise bas, arbres à chat, jeux, etc.)
  • les frais d’identification (par puce électronique)
  • les frais de pedigree

Et peuvent venir en supplément :


  • les frais vétérinaires liés aux imprévus (en cas de césarienne par exemple)
  • l’amortissement lié aux frais d’expositions félines
  • les frais de communication (publicité dans les magazines ou sur le web, gestion et maintenance du site internet, etc.)
  • les frais dits « de structure et de fonctionnement », puisqu’un élevage est avant tout une entreprise !

Au final, le prix moyen de revient – hors temps passé – se situe entre 450 à 600 € par chaton dans le cadre d’un élevage de petite à moyenne taille (ndlr : prix arrondi calculé sur 4 exercices comptables dans un élevage produisant 2 à 4 portées par an dans les races maine coon et sphynx)

Avec ou sans pedigree ?


Il faut savoir qu’en France, un pedigree coûte 35 € par chaton. De ce fait, il n’y a AUCUNE raison pour un éleveur de vendre des chatons sans pedigree beaucoup moins cher que ses chatons avec pedigree !

Il n’y a pas de « confirmation » chez le chat (comme c’est le cas chez le chien) pour valider son
pedigree ; préférez un chaton stérilisé mais avec pedigree, qu’un chaton entier sans pedigree…

un pedigree coûte 35 € par chaton
un chat sans pedigree est un chat de gouttière

Les garanties de santé.


Il existe deux types de défauts de vente liés à la santé des animaux domestiques :


  • les vices rédhibitoires (Dispositions résultant du Code Rural – Livre 2 – Titre 1 – Chapitre III – Section 1 – Art. L213-1 à L213-9, du Code Rural Ancien – Livre 2 – Titre 6 – Art.285.1, Loi du 22 juin 1989, du Décret n° 90-572 du 28 Juin 1990, de l’Arrêté du 2 août 1990), dont l’action s’étend jusqu’à 21 jours après la date de cession et qui encadre les principales maladies infectieuses des chats,
  • les vices cachés (Code civil – articles 1641 à 1648), qui doivent être établis par un tribunal avant toute compensation, et dont la prise en charge s’étend sur 2 années à compter de la date de vente.

Juridiquement, la vente d’un animal de compagnie répond aux mêmes obligations que tout autre acte commercial : la notion de « garantie » (concernant les vices cachés) s’étend donc sur 2 ans à dater de la cession du « bien ».

C’est la raison pour laquelle les éleveurs sérieux prennent toutes les mesures nécessaires afin de se
préserver : échographies cardiaques et/ou rénales, doppler tissulaire, radios des hanches, tests ADN en tous genres, etc. Ceci permettant de limiter au maximum les risques, à la fois pour les acheteurs mais également pour eux, liés aux vices cachés !

C’est l’une des raisons du coût « élevé » des chats de race chez les éleveurs sérieux : exigez les principaux tests de santé sur les animaux que vous allez acheter, en premier lieu pour le bien de votre futur compagnon !

Les bonnes questions à poser.


Voici une liste de quelques questions qui vous permettront de jauger du sérieux des vendeurs qui vous proposent des animaux par petites annonces.

Il faut partir du principe qu’une cession d’animal domestique se fait obligatoirement chez le revendeur (refusez systématiquement tout autre lieu de transaction, sauf si vous ne pouvez pas faire autrement ! Mais lors des tractations, faites comme si vous vous rendrez chez le revendeur)

Est-il possible de voir la mère des chatons ?
C’est une question de principe, et qui vous permettra de voir l’état de santé de la mère des chatons. Si vous vous retrouvez devant une chatte sale, très craintive ou agressive, ou avec des yeux ou le nez qui coule : fuyez !

J’aimerais voir où vivent vos animaux : est-ce possible ?
En cas de refus, méfiez-vous !!! En principe, le milieu de vie des animaux doit être entretenu, ou à minima propre (pas d’excréments au sol, litières entretenues, pas ou peu de mauvaises odeurs…) et les animaux doivent être sociables : ils doivent venir vous voir et ne pas fuir ou montrer des signes d’agressivité ! L’idéal étant les chatons élevés dans le séjour de l’éleveur : une pratique garante de la sociabilité des petits félins.

Vos chats sortent-ils en liberté ?
Une condition extrêmement importante pour le respect des règles de prophylaxie : des chats qui sortent en liberté hors du domicile de l’éleveur sont potentiellement soumis à toutes les maladies félines de la rue (Leucose féline, FIV, etc.) sans parler de l’absence totale de contrôle des naissances, et du risque de présence de parasites chez les animaux. À proscrire impérativement si c’est le cas !

Pouvez-vous me donner les coordonnées de votre vétérinaire traitant ?
Là encore, une règle de bon sens. Les coordonnées du vétérinaire traitant de l’éleveur (et de celui de l’acheteur) doivent obligatoire figurer sur le contrat de cession de l’animal ! À savoir… Cela permet outre mesure de s’assurer, pour les cas douteux (animaux venus des pays de l’Est notamment) que le vétérinaire est bien en France et qu’il ne s’agit pas de faux papiers. En cas de doute, n’hésitez pas à téléphoner au vétérinaire en question !

Puis-je avoir une facture ou un bon de cession afin de formaliser notre transaction ?
En principe, c’est un document obligatoire ! Autrement dit, la réponse doit être positive.

En complément, n’hésitez pas à… utiliser Google pour vous assurer qu’il ne s’agit pas de revendeurs douteux : une simple recherche sur le n° de téléphone (avec et sans espaces le tout entre guillemets) vous permettra de trouver assez facilement toutes les pages de petites annonces liées à la personne qui met l’animal en vente ! Libre à vous de juger ce qui en ressortira :)

Finalement, il suffit de respecter quelques règles simples, afin :


  • de ne pas faire une « mauvaise affaire » (un chaton ou un chiot vendu sans pedigree au même prix qu’un chat ou un chiot « LOF », et bien souvent sans aucun suivi sanitaire, a toutes les chances de coûter une fortune en frais vétérinaires ensuite !),
  • de ne pas cautionner un marché parallèle, dont les seuls gagnants sont finalement celles et ceux que l’on qualifie souvent de « marchands de poils » et qui ne vendent pas du bonheur, que ce soit pour les animaux ou leurs futurs propriétaires !

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